Pour son «Opération Ramadan», l'éditeur libanais Albouraq met en vente dans 1000 magasins de France des livres prônant le djihad et la mort des «hérétiques». Le décryptage de l'islamologue Claude Sicard.
Claude Sicard est agronome, docteur en économie, spécialiste du développement. Il est l'auteur de deux livres sur l'islam, L'Islam au risque de la démocratie et Le face-à-face islam chrétienté. Quel destin pour l'Europe?
«La Voie du musulman» ou «les jardins des Saints» qui prônent le djihad et la mort des «hérétiques» sont en vente libre dans les grandes surfaces. Ces livres sont-ils fidèles au Coran ou donnent-ils une interprétation dévoyée de l'islam? La violence et le djihad sont-ils intrinsèques à l'islam?
Claude SICARD. - Le Coran, qui est véritablement «la parole de Dieu» pour les musulmans, délivre aux croyants de cette religion des messages que, nous, citoyens de pays démocratiques, considérons être indubitablement des incitations à la haine. En sorte que normalement la diffusion de ces messages devrait tomber sous le coup de la loi. Citons quelques sourates pour illustrer notre propos:
L'attitude vis-à-vis des incroyants: «Ô vous qui croyez, combattez ceux de vos voisins qui sont infidèles» (9,123) ; ou encore: «Tuez les polythéistes partout où vous les trouverez» (9,25) ; et aussi: «Ô Prophète, incite les croyants à combattre: vingt braves d'entre eux terrasseront 200 infidèles» (8,65), etc. Avec, pour déculpabiliser les croyants qui en viendraient à tuer des infidèles et qui s'en émouvraient, cette sourate qui leur dit: «Ce n'est pas vous qui les avez tués, c'est Dieu» (8,17).
L'attitude vis-à-vis des juifs: «Ô croyants, ne prenez pas pour amis les juifs et les chrétiens» (5,51). (...)
Lire la suiteLa distinction entre « islam radical » et « islam soft » est sans fondement. Elle est l'effet des arrangements que nos sociétés occidentales tentent de trouver pour ne pas condamner les musulmans dans leur refus d'adopter nos valeurs et de se conformer à la manière que nous avons, nous Occidentaux, de concevoir l'organisation de nos sociétés.