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21 juillet 2015

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Mercredi dernier, 1 h 30 du matin, quartier Saint-Jean à Beauvais. Les pompiers sont appelés pour un feu de véhicule. Au croisement d’une rue, ils se retrouvent bloqués par une barricade. Une vingtaine de jeunes encagoulés les bombarde de projectiles. Le pare-brise est cassé. Les pompiers font marche arrière et réussissent à sortir du piège sans avoir à déplorer de blessé.
Dans l’Oise, comme dans d’autres départements, les violences urbaines ont fait leur retour. Beauvais, Creil, Compiègne ont été touchées et dans les casernes le mot d’ordre est : surtout ne pas communiquer. Pourtant aujourd’hui, les pompiers sont à bout de nerfs. Lorsqu’ils sont appelés le soir dans un quartier sensible, c’est avec une boule au ventre qu’ils partent en intervention. « Quand on est victime d’une agression, on reste marqué pour longtemps, explique Ludovic Ruaux, responsable départemental du syndicat autonome des sapeurs-pompiers. Comment nous demander d’aller sur une intervention sans que l’on ait cette peur au fond de nous ? Il faut savoir que nous ne pouvons pas exercer notre droit de retrait avant d’être confronté directement à la difficulté. » C’est ce qui s’est passé à Beauvais. « Mais l’agression est là, rapporte Ludovic Ruaux. Nous sommes au contact direct de nos concitoyens. Nous devons intervenir et porter assistance alors que nous sommes agressés. C’est une situation conflictuelle très dure à supporter. Nous n’y sommes pas réellement préparés. On ne peut pas jouer notre vie pour remplir notre mission et porter assistance ».

Dans l’Oise, les pompiers ont pourtant suivi une formation avec les policiers pour essayer de mieux gérer les interventions délicates. « On nous a surtout appris à nous sortir d’un guet-apens, précise Ludovic Ruaux. Nous avons besoin que l’Etat débloque des moyens pour nous aider à remplir nos missions. En clair, nous devons avoir une escorte pour ne pas avoir à exclure certains quartiers, sinon on court à la catastrophe ».
Cette recrudescence de la violence arrive sur un contexte difficile pour des pompiers en conflit avec leur direction. « Cette situation engendre mal être et angoisse dans les effectifs, assure Ludovic Ruaux. Elle s’ajoute aux problèmes de management que nous connaissons, notamment sur la négociation du temps de travail. Le ras-le-bol est général et nous ne sommes pas loin du point de non-retour ». Le commandement des pompiers de l’Oise n’a pas souhaité, pour l’heure, s’exprimer.

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