Cheyenne-Marie Carron, productrice de L’Apôtre, qui raconte la conversion d'un musulman au christianisme, est interrogée dans Minute. Extraits :
"L’atmosphère s’est beaucoup alourdie
depuis les 7 et 11 janvier. Il y a vraiment, pour tout le monde je
crois, un avant et un après l’attentat. Et parce qu’il y a en
France beaucoup de Français qui sont des Français de papier, on se croit
obligés de se taire et de faire taire ceux qui tentent de témoigner de
façon sincère sur des questions religieuses qui sont libres.
Ces gens qui font pression ou qui menacent ne jouent pas le jeu de la
laïcité, c’est-à-dire de l’impartialité religieuse. Je ne les juge pas
mais je pense qu’ils n’aiment pas cette France et ses valeurs.
Il est grand temps de les inviter à trouver leur patrie ou leur terre de
cœur ailleurs. [...]
Je crois surtout qu’il est temps de
cesser de penser que nos valeurs doivent être universelles. D’autres
peuvent avoir d’autres valeurs, qui ne correspondent pas du tout aux
nôtres. Et même s’il s’agit de ressortissants français, il faut
leur dire qu’il y a d’autres pays où cette culture-là est possible, mais
pas la France. J’essaye d’être honnête et de tenir un discours de vérité. Aujourd’hui,
ces gens qui cherchent leurs repères dans la charia, nous faisons tous
comme s’ils n’existaient pas et cela les humilie. Cela ne peut
qu’aggraver les problèmes relationnels. C’est un des dangers du 11 janvier, cette unanimité de façade qui fait que l’on cesse de se poser des questions. Les politiques doivent accepter de voir qu’il existe aujourd’hui sur notre sol des idéaux divergents et incompatibles entre eux.