"Tu fais le ramadan ? T'es viré !" C'est ainsi que le Bondyblog
a résumé l'histoire dans un article publié ce matin sur son site.
Quatre animateurs municipaux auraient été suspendus la semaine dernière
par la mairie de Gennevilliers (Hauts-de-Seine) parce qu'ils
pratiquaient le ramadan sur leur lieu de travail, une colonie de
vacances située dans le sud de la France. "Oui, les quatre nous ont
quittés, confirme Jean-Claude Zylberfajn, à la direction des vacances et
du tourisme à la mairie de Gennevilliers. La Ville leur avait demandé
une disponibilité et une activité physique importantes de manière à
assurer la sécurité des enfants 24 heures sur 24. A ce titre, ils
devaient se restaurer et s'hydrater matin, midi et soir en même temps
que les enfants. Ils ne l'ont pas fait et nous avons décidé de les
suspendre."
Dans l'article du Bondyblog,
Nassim, l'un des quatre animateurs concernés, explique qu'ils ont été
suspendus et qu'ils ont dû quitter la colonie mais qu'ils seront payés
jusqu'à la fin de leur contrat. Il raconte comment s'est déroulée leur
mise à l'écart : "On a reçu la visite du responsable du service jeunesse
de la mairie. Il est venu voir si tout se déroulait correctement avec
les enfants - et c’était le cas - puis il est venu déjeuner avec nous.
Il s’est mis à ma table, et a remarqué qu’à l’heure du déjeuner je ne
mangeais pas et Moussa non plus." Les deux sont alors convoqués
l'après-midi. "Ils m’ont parlé de l’article 6 qui disait que je devais
me restaurer et m’hydrater convenablement et que dans le cas contraire
cela pouvait mettre en danger la sécurité des enfants."
La mairie invoque une clause dans le contrat de travail
La direction municipale se justifie
de son bon droit en invoquant une clause qu'elle a fait ajouter dans les
contrats de travail de ses animateurs en 2009. Le fameux article 6
stipule que les animateurs doivent être "en pleine possession de leurs
moyens physiques". "Nous l'avons fait viser par notre service juridique
qui n'a rien trouvé à redire" affirme Jean-Claude Zylberfajn. Selon Thierry Vallat, avocat spécialisé en droit du travail,
la mise à l'écart des quatre animateurs sur la base de ce seul article
ne serait pourtant pas suffisant. "Le fait de jeûner n'est pas
incompatible avec la pleine possession de ses moyens physiques, explique
l'avocat. Il suffit pour s'en convaincre de regarder le nombre
d'athlètes engagés aux JO qui suivent le ramadan.
Lire l'intégralité de l'article
L'exemple donné à des enfants par
ces animateurs de ne pas manger pose problème du point de vue
sanitaire. En France, trois repas sont nécessaires à l'équilibre d'un
enfant, quatre en incluant le goûter, en colonie de vacances, les
enfants se dépensant souvent plus que d'ordinaire.
La sécurité des
enfants n'ayant pas de prix, les animateurs doivent être au mieux de
leur forme afin de parer à toute éventualité, un accident est vite
arrivé.
Avec la chaleur, le manque de nourriture peut provoquer des malaises hypoglycémiques.
L'argument de l'avocat "ne tient pas debout" :'"Il suffit pour s'en convaincre de regarder le nombre
d'athlètes engagés aux JO qui suivent le ramadan".
Les athlètes faisant ramadan ne
sont au mieux de leur forme, au risque des malaises hypoglycémiques, le
manque d'eau peut provoquer des crampes (les connaisseurs ne diront pas
le contraire). De plus, il suffit de voir le tableau des médaillés...
Cependant, tout est bon pour défendre une rigueur du Coran qui ne doit pas exister auprès des enfants ou des malades...
En tous cas, les parents des
enfants seront rassurés de voir que la mairie de Gennevilliers a su
veiller à la sécurité de leurs enfants.
En revanche, le jeûne du Ramadan est appliqué dans beaucoup de professions "à risques" sans que personne ne s'en offusque...