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LE CERCLE. La critique a été vive sur l’exil fiscal de Depardieu. Le cas n’est pas isolé, d’autres exemples de renom ont suivi. Au delà du phénomène haro sur le baudet bien orchestré, quels sont les arguments divers et recevables, quelles seraient les évolutions à mettre en œuvre pour changer cette tendance, et surtout est ce que le phénomène d’exil n’a pas d’autres aspects bien plus inquiétants ?
On ne peut qu’être d’accord sur le fait que chacun doit contribuer à l’effort national pour redresser le pays, mais ceci ne peut être effectif qu’à deux types de conditions :
- équité de la fiscalité : que chacun ait l’impression d’une égalité de traitement, que l’ensemble du dispositif soit cohérent, que chacun y contribue effectivement en fonction de ses moyens,
- utilité de la dépense publique: que chacun soit convaincu que l’utilisation des deniers publics est bien optimale, que la lourde contribution sera bien très employée, qu’elle est donc vraiment utile.
Force est de constater que sur ces deux critères, il y a beaucoup à dire :
- Tout d’abord, les hommes politiques qui ont critiqué Depardieu sont bien mal placés pour lui donner des leçons : ils cumulent les mandats et donc les salaires à temps plein sans être présents sur ces postes (quid du code du travail ?), les députés et les sénateurs (tout comme le premier ministre qui a été député) se sont alloués respectivement 120 000 et 140 000e par an en caisses noires (donc sans impôts), qu’ils peuvent utiliser pour s’acheter leurs voies ou les garder à titre personnel !, le sénat s’est mis à gauche 1,5 milliard pour améliorer leur retraite et a interdit à la cour des comptes de les auditer, le rapport sur le financement des syndicats a été censuré (4,4 milliards..), la prime de chauffage des salariés du sénat (4000e) qu’ils refusent de voir baisser !…autant de très mauvais exemples de détournement de l’argent public absolument inqualifiables au profit de l’ensemble des politiques et aucun changement en vue (cf article sur en finir avec ces caisses noires), et à noter pas un média pour relever les critiques, aucune question qui dérange, c’est tous ensemble haro sur le baudet par des personnes bien sûr irréprochables !
Et les autres exemples dans le domaine public sont malheureusement légion. Lire la suite