Caricatures de Mahomet : Charlie Hebdo assigné en justice pour incitation à la haine raciale
Info Post
On stigmatise les musulmans, on provoque la haine". C'est ainsi que l'avocat Anthony Bem a expliqué ce vendredi la plainte déposée par ses clients contre Charlie Hebdo devant le tribunal correctionnel de Paris. Deux associations, le rassemblement démocratique algérien pour la paix et le progrès et l'Organisation arabe unie, qui revendiquent "la défense et le soutien des personnes musulmanes et/ou arabes" ont assigné l'hebdomadaire pour la publication de caricatures du prophète dans son édition en septembre dernier.
Charlie Hebdo avait publié les caricatures dans un contexte politique difficile, quelques jours après la diffusion sur internet d'un film islamophobe, "l'innocence des musulmans", qui avait soulevé une vague de protestations et de violences dans de nombreux pays.
780 000 euros de dommages et intérêts réclamés
L'édition du 19 septembre de Charlie Hebdo avait été épuisé en kiosques, ce qui avait valu un nouveau tirage le 21 septembre, "jour sacré pour les musulmans", indique le communiqué des deux associations plaignantes. Ces dernières jugent ces dessins comme "attentatoires à l'honneur et à la considération du prophète Mahomet et à la communauté musulmane", leur avocat estimant que le journal a "utilisé ce contexte pour vendre". A ce titre, elle réclament au total 780.000 euros de dommages et intérêts, selon leur communiqué.
L'avocat de Charlie Hebdo Richard Malka estime que les demandes des associations sont "exorbitantes" et que leurs "accusations" exprimées "comme si ces dessins devaient être pris au premier degré et ne relevaient pas d'une publication satirique". "Une fois de plus, on tente d'impressionner, de faire peur pour empêcher cette tradition humoristique française à l'égard des religions de s'exercer", a-t-il affirmé. La première audience est prévue le 29 janvier. metrofrance.com