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14 septembre 2012

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Libre tribune de Gilles Lebreton, professeur des universités et candidat du Rassemblement Bleu Marine aux élections législatives 

« On lie les boeufs par les cornes, et les peuples par les traités », disait Antoine Loysel, légiste du XVIe siècle admiré par Richelieu.

Les deux nouveaux traités européens, qui revendiquent tous les deux un objectif de « stabilité » économique et budgétaire, illustrent parfaitement la pertinence de ses propos. Leur but est en effet de contraindre les peuples européens à renoncer définitivement à leur souveraineté en échange de cette promesse de stabilité.

Le premier, le « Traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance » (TSCG), signé le 2 mars 2012, impose aux Etats européens de respecter la « règle d’or » budgétaire, voulue par l’Allemagne. Avec brutalité, cette nouvelle règle les oblige à moyen terme à maintenir leurs budgets « en équilibre », c’est-à-dire avec un déficit au maximum égal à 0,5 % du produit intérieur brut. Pour les contraindre à le faire, un « mécanisme de correction », dont les contours restent à définir, sera déclenché sous le contrôle de la Commission de Bruxelles en cas de déficit dépassant ce chiffre; et des « sanctions financières » pourront même leur être infligées par la Cour de justice de l’Union européenne. En apparence vertueux, ce mécanisme constitue en réalité une prison pour les peuples européens, qu’il condamne à une cure d’austérité sans fin. Une politique économique ambitieuse, passant par exemple par des plans de relance faisant appel à l’emprunt, deviendra quasiment impossible. Le TSCG semble vouer les services publics au dépérissement, y compris dans des domaines particulièrement sensibles comme l’enseignement, la santé ou la sécurité.


 
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