France 2 est arrivée en tête des audiences le 26 avril. Des paroles et des actes a réuni 6 217 000 téléspectateurs pour une part d'audience de 25.2%. David Pujadas et les journalistes de l'émission y recevaient successivement François Hollande et Nicolas Sarkozy, les deux candidats à la présidentielle toujours en lice.
Les prestations des deux candidats étaient équivalentes si ce n'est que les téléspectateurs ont appris que la proposition de faire plusieurs débats, refusée par François Hollande, avait été initiée par France 2, Nicolas Sarkozy rappelant ce fait.
Le grand perdant de l'émission est le chômage qui n'aura aucune mesure forte ou innovante pour départager les candidats. Gros gros problème...
Cependant, les interventions laissent un sentiment d'inachevé, les questions posées n'étant pas les mêmes pour les deux candidats. On reste sur sa faim et on espère que le grand débat du 02 mai pourra répondre aux attentes des Français.
François Hollande se montre le champion de l'esquive, n'arrivant pas à répondre à la question posée par David Pujadas, réitérée lors d'un précédent passage dans l'émission : "pensez-vous qu'il y a trop d'étrangers ?".
Au-delà du fond de la question important aussi dans le débat français, l'esquive est révélatrice d'un comportement futur du candidat socialiste sur les décisions qui devraient être prises pour l'avenir des Français. "Je ne peux ou ne sais pas répondre à leurs attentes, j'esquive donc et je renvoie sur un autre sujet". Pas très rassurant...
Tout le monde, en fin d'émission, s'accordait à dire que François Hollande s'adresse à tous les Français ainsi qu'aux électeurs de Marine Le Pen. Il serait intéressant de leur demander leur avis ; ces derniers, considérés comme un "vent mauvais" par le candidat pourraient souffler tellement fort que le "capitaine-pédalo" pourrait se voir poussé au grand large.
François Hollande ne verrait pas d'un mauvais oeil l'entrée au gouvernement des gens violents de l'extrême-gauche de Jean-Luc Mélenchon ou du Parti Communiste Français.
A ce propos, Nicolas Sarkozy fait la remarque de savoir si cette extrême-gauche est plus "fréquentable" que la soi-disant extrême-droite de Marine Le Pen, "que cela ne choque personne", en tous cas, pas sur le plateau... Une petite moue de Fabien Namias prouve que le président-candidat a fait mouche.
François Hollande fait preuve d'optimisme lorsqu'il parle d'Europe, il ne connait pas Angela Merkel qui ne voudra pas se laisser déposséder de sa position de leadership, de chef de l'Europe. Nicolas Sarkozy s'est montré plus ferme, aura-t-il le courage de faire ce qu'il dit ?
Le candidat socialiste se voit déjà à l'Elysée et s'installe dans les ors de la République prématurément.
Le président sortant est égal à lui-même, détendu et combatif. Il condamne les phrases de Lionel Luca sur la compagne de François Hollande mais rappelle que les médias de gauche le représentent en Pétain ou Hitler ne semblant choquer personne sur le plateau mais mettant mal à l'aise les téléspectateurs sur des dérives inadmissibles.
Nicolas Sarkozy tente de rectifier les propos des ses lieutenants qui appellent à voter PS en cas de triangulaires pour les législatives, il se veut plus nuancé mais il pourrait voter socialiste, au cas par cas. Très finement joué mais le message est passé.
Il rappelle que Tariq Ramadan et que des recteurs de mosquées ont appelé à voter Hollande. David Pujadas et son équipe s'étant faits très discrets sur le sujet à l'égard du socialiste.
Des questions n'ont pas été posées non plus à Nicolas Sarkozy (il est encore le président, on ne sait jamais) et surtout pas une sur sa manière de gouverner :
A-t-il fait un travail sur lui-même pour reconnaître ses erreurs, en tirera-t-il les enseignements ? Donnera-t-il un rôle de compétences à ses ministres dans un prochain mandat ? Sera-t-il aussi présent dans les médias que lors de son précédent quinquennat ?
Le président sortant, bien qu'il s'en défende, reprend une idée de Marine Le Pen sur la "présomption de légitime défense "suite à l'affaire de Noisy-le-Sec.
Tant mieux, il prouve que toutes les idées de Marine Le Pen ne sont pas aussi mauvaises que les médias ont bien voulu le faire croire, ses électeurs ne s'y sont pas trompés. Le président sortant conforte les électeurs Marinistes (de Marine Le Pen) dans leur choix de vote.
Les deux candidats paraissaient sincères mais ce sont de vieux briscards de la politique avec des années d'entraînement derrière eux.
Le prochain débat se jouera sur la personnalité de l'un et l'autre. Le premier qui se dérobera sur une seule question aura perdu...
Sur Twitter, la question se posait de savoir s'il fallait débattre sur les interventions des journalistes clôturant l'émission.
La France ayant un sérieux problème d'objectivité des médias, il ne sera donc fait, de manière objective, aucun commentaire sur certains en recherche de bonnes grâces.
Revivre l'émission sur.francetv.fr/2012
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