L'annonce de l'identité du tueur de Toulouse et Montauban a été choc non seulement pour les musulmans mais aussi pour tous les Français, le criminel se présentant comme un jihadiste salafiste de la mouvance d'Al-Qaïda et tuant au nom de l'islam.
Le risque d'amalgame qui serait fait entre l'islam vu par Mohamed Merah et nos compatriotes musulmans n'aura pas lieu dès lors que TOUS les Français, politiques, religieux, médias y compris les blogueurs, se montreront responsables et vigilants sur la bonne tenue des propos qui seront émis.
Ces tristes évènements posent les questions :
- de la récidive puisque le tueur avait été défendu par le même avocat plusieurs fois lorsqu'il était mineur et plus récemment alors qu'il était convoqué début avril pour un aménagement de peine.
- du terrorisme et du suivi des personnes revenant de camps d'entraînement en Afghanistan et à la frontière Afghano-pakistanaise même si le Président de la République y répond d'une manière concrète.
- des fonds dont disposait le tueur qui lui permettaient de s'offrir une BMW, de voyager en Afghanistan et Pakistan, de se payer armes et explosifs ou de louer des véhicules.
Certains médias ont laissé entendre que le tueur serait une victime du système français favorisant la non-intégration.
Ce système, bien qu'imparfait, apporte des minimas sociaux que l'on ne rencontre nulle part ailleurs dans le monde. Bien qu'il ait trouvé ses limites, il permet, cependant, à beaucoup de personnes de ne pas sombrer dans la délinquance.
Si, effectivement, il peut être débattu du sujet, force est de constater que beaucoup de "victimes du système français" ne volent pas, ne commettent pas de violences et ne tuent personne.
Les véritables victimes sont dans des cercueils et enterrées, rappelons-le.
La gravité des faits ne pourra pas empêcher des débats afin que ne puissent plus se reproduire de telles tragédies. Les Français, traumatisés, ressentiront le besoin d'en parler mais ils sauront le faire sans haine ni colère, sachant faire la différence entre secte, jihadisme et religion. Ne pas le faire ajoutera encore la frustration à la douleur.
Il existe dans notre société des personnes refusant les lois de la république, un poignée de salafistes dont l'ensemble du courant ne passerait pas à l'acte mais préfère recruter des jeunes en perte de repères plus malléables.
Qu'est-ce que le salafisme ?
Samir Amghar, sociologue spécialiste du salafisme y répond. Il est notamment l'auteur de Le salafisme d'aujourd'hui. Mouvements sectaires en Occident, (éd Michalon).
"TF1 News : Y-a-t-il plusieurs formes de salafisme ?
Le salafisme piétiste, le salafisme politique et le salafisme révolutionnaire. Tous les salafistes ne sont pas politisés, tous les salafistes ne sont pas radicaux. 95% des salafistes sont des salafistes piétistes, qui pensent qu'il est nécessaire de revenir aux fondamentaux de l'islam. " Lire l'intégralité de l'article lcitf1.fr dont on pourrait expliquer les prières de rue en France telles qu'elles se déroulaient à l'émergence de la religion.
Nicolas Sarkozy veut des mesures pour réprimer "l'apologie du terrorisme" mais doit-on et peut-on aller plus loin?
Comme l'avaient été déclarés Les témoins de Jéovah à une époque, le salafisme français doit-il être identifié comme une secte ?
Qu'est-ce qu'une dérive sectaire ?
Sur la base de l’expérience de la Miviludes, qui reçoit quelques 2 000 signalements par an, la dérive sectaire peut être définie comme suit :
Il s'agit d'un dévoiement de la liberté de pensée, d’opinion ou de religion qui porte atteinte à l'ordre public, aux lois ou aux règlements, aux droits fondamentaux, à la sécurité ou à l’intégrité des personnes. Elle se caractérise par la mise en œuvre, par un groupe organisé ou par un individu isolé, quelle que soit sa nature ou son activité, de pressions ou de techniques ayant pour but de créer, de maintenir ou d’exploiter chez une personne un état de sujétion psychologique ou physique, la privant d’une partie de son libre arbitre, avec des conséquences dommageables pour cette personne, son entourage ou pour la société.
Lire : Que dit la loi?
Il est évident que le tueur a été endoctriné -son passé judiciaire aidant- par des personnes allant dans des mosquées et notamment son frère selon les informations qui ont été données.
Identifier le salafisme comme une secte pourrait froisser certains pays arabes où ce courant religieux est fréquent mais la démarche aiderait les musulmans français, vivant leur foi très tranquillement, à ne plus être assimilés à des personnes ne représentant en rien les valeurs du Coran.
D'aucuns ont dénoncé une récupération politique par les candidats à la présidentielle s'étant rendus à Montauban et venant assister à l'hommage rendu aux soldats assassinés. Là aussi, beaucoup de Français auraient aimé être sur place pour leur rendre hommage déplorant l'absence de candidats représentant un certain nombre de nos compatriotes...
Il est à craindre que les électeurs de toutes tendances politiques sanctionneront dans les urnes les candidats ou élus qui ne sauraient pas modérer leurs propos, attendant d'eux la dignité nécessaire à un respect dû aux victimes et proches, ainsi qu'aux Français malheureux des actes atroces qui ont été commis.
Une lueur d'espoir de réconciliation et de paix sociale est incarnée par les communautés juive et musulmane unies dans la douleur et pleurant les victimes D'autres religions en même que tous les Français profondément choqués et attristés s'associent à cette communion.
A nous tous, désormais, la responsabilité de veiller à ce que certains de nos jeunes fragilisés ne soient "récupérés" à des fins politico-religieuses et ce, pour toutes les religions de ce pays et de ne faire qu'une communauté française.
Voir la bande-annonce du film "La désintégration"
"Une cité dans l'agglomération lilloise, aujourd'hui. Ali, Nasser et Hamza, âgés d'une vingtaine d'années, font la connaissance de Djamel, dix ans de plus qu'eux. Aux yeux d'Ali et ses amis, Djamel apparaît comme un aîné aux propos acérés et au charisme certain. Habile manipulateur, il endoctrine peu à peu les trois garçons, connaissant mieux que quiconque leurs déceptions, leurs failles et leurs révoltes face à une société dans laquelle ils sont nés, mais dont aucun des trois ne pense plus désormais faire partie."
Mohamed Merah : ni martyr ni victime
Info Post