Sarkozy a repoussé un rendez-vous avec la ministre de l'économie Suisse au 21 juillet afin de regarder le match des Bleus.
Réaction d'un éditorialiste de la Tribune de Genève, Jean-Noël CUÉNOD / Correspondant permanent à Paris
Nicolas Sarkozy a donc posé, au dernier moment, un lapin à la présidente de la Confédération. A la demande de la France, la visite officielle de Doris Leuthard à Paris a été reportée à mercredi 21 juillet. L’entourage de la conseillère fédérale et l’ambassade de Suisse en France développent une belle énergie pour nous persuader que ces «contraintes d’agenda» n’ont aucune importance et n’entament en rien les bons rapports entre les deux pays.
Sans doute ne faut-il pas faire de cette annulation ni un camembert ni un emmental. Nous autres journalistes éprouvons parfois cette tendance malicieuse à grossir ce qui n’est qu’anodin.
Cela dit, cette annulation de la dernière heure et les circonstances qui l’ont entourée n’en demeurent pas moins désobligeantes pour notre pays. Le président français aurait-il agi de la sorte avec Barack Obama ou Vladimir Poutine? Poser la question, c’est y répondre. Qu’il le veuille ou non, Nicolas Sarkozy nous a envoyé ce message: «Vous êtes une quantité négligeable que l’on peut décommander au dernier moment, car nous avons plus urgent à faire.»
Cette façon de procéder porte aussi la marque de cette désinvolture dont Nicolas Sarkozy fait montre si souvent. Il n’est certes pas le premier président français à nous traiter par-dessus la jambe, à la notable exception de François Mitterrand qui a su entretenir des rapports chaleureux avec notre pays. Mais cet incident intervient à un moment où les relations franco-suisses se sont rafraîchies, notamment depuis les guérillas fiscales entre les deux pays et les déclarations à la limite de l’insulte du ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner lors de notre litige avec la Libye.
Or, en cette époque de troubles économiques, la France et la Suisse ont besoin l’une de l’autre. Et dans toute relation, la norme de base se résume à un mot: le respect.
tdg.ch
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Sans doute ne faut-il pas faire de cette annulation ni un camembert ni un emmental. Nous autres journalistes éprouvons parfois cette tendance malicieuse à grossir ce qui n’est qu’anodin.
Cela dit, cette annulation de la dernière heure et les circonstances qui l’ont entourée n’en demeurent pas moins désobligeantes pour notre pays. Le président français aurait-il agi de la sorte avec Barack Obama ou Vladimir Poutine? Poser la question, c’est y répondre. Qu’il le veuille ou non, Nicolas Sarkozy nous a envoyé ce message: «Vous êtes une quantité négligeable que l’on peut décommander au dernier moment, car nous avons plus urgent à faire.»
Cette façon de procéder porte aussi la marque de cette désinvolture dont Nicolas Sarkozy fait montre si souvent. Il n’est certes pas le premier président français à nous traiter par-dessus la jambe, à la notable exception de François Mitterrand qui a su entretenir des rapports chaleureux avec notre pays. Mais cet incident intervient à un moment où les relations franco-suisses se sont rafraîchies, notamment depuis les guérillas fiscales entre les deux pays et les déclarations à la limite de l’insulte du ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner lors de notre litige avec la Libye.
Or, en cette époque de troubles économiques, la France et la Suisse ont besoin l’une de l’autre. Et dans toute relation, la norme de base se résume à un mot: le respect.
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