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23 janvier 2013

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Tout commence dans une prison fantôme de la CIA, par une longue scène de torture sur un terroriste islamiste (l'acteur franco-algérien Reda ­Kateb) soumis notamment au waterboarding (simulation de noyade) et à l'électri­cité. Tout s'achève par une longue séquence en direct de quarante-cinq minutes filmée avec des caméras infrarouges sur l'assaut final des Navy Seals dans la maison forteresse de Ben Laden, au Pakistan.
Entre-temps, Kathryn Bigelow suit pas à pas l'enquête des agents de la CIA et de Maya qui, après avoir localisé avec certitude Ben Laden, vont se heurter à l'incrédulité de leurs supérieurs et de la Maison-Blanche.
Construit comme un reportage géopolitique où les lieux, les dates et les événements sont consignés, Zero Dark Thirtyest aussi un palpitant thriller de guerre doublé d'un film d'action à couper le souffle. Tout, dans l'écriture du récit, la pertinence des dialogues, la réplique des situations, sonne vrai. L'art de Kathryn Bigelow consiste à tenir en haleine le spectateur dans un suspense dont on connaît pourtant la fin. C'est un cinéma ancré dans le réel, brûlant, propulsé par la musique envoûtante du compositeur Alexandre Desplat, et dont la tension dramatique est permanente.
Avec un tel traitement, on est vite embarqué, embedded, dans l'aventure cauchemardesque de ces agents de la CIA dont la mission est devenue une obsession: capturer Ben Laden mort ou vif. Pas de quartier. Dans cette Amérique post-11 Septembre, traumatisée par un ennemi invisible, Kathryn Bigelow n'hésite pas à tout montrer et à pointer du doigt cette torture qui, selon les témoignages recueillis, a bel et bien été pratiquée dans des prisons secrètes. Avec elle, pas de faux-fuyants, de secrets d'État, tout est mis sur la table, la brutalité des méthodes de la CIA comme la valse-hésitation des hommes politiques avant la décision finale du président Obama de passer à l'action.
Seule femme dans un monde viril, Jessica Chastain colle parfaitement à son personnage d'officier de renseignement énigmatique, solitaire et obsédée par sa mission. Elle réalise une performance toute en sobriété qui lui a déjà valu le Golden Globe et une nomination aux Oscars. Le reste du casting est au diapason et parfois inattendu avec un James Gandolfini dans le rôle du patron de la CIA. Parfait exemple du docu-drama, rien n'est laissé au hasard dans ce film dont on ne voit pas passer les deux heures quarante. lefigaro.fr



Sur le sujet : La CIA dénonce des «contre-vérités» dans le film sur Ben Laden

Plus : Premières séances : Zero Dark Thirty déjà très fort à Paris

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