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19 novembre 2012

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Aux grands mots les grandes insultes. C’est un truc verbal tueur par anathème systématique qui fonde l’autorité morale de l’insulteur du fait même de l’insulte. Les socialistes et leurs associés politiques et journalistiques sont passés orfèvres dans cette technique dont l’artiste parfait est Tartuffe. En pleine Assemblée Nationale, Manuel Valls qui se prend pour Clémenceau mais qui a les nerfs d’une pétroleuse, s’est mis à hurler dans l’entonnoir qui lui sert de porte-voix au groupe UMP : « le retour du terrorisme dans ce pays, c’est vous ! »

Zorro se croyait arrivé dans ses Zones de Sécurité Prioritaires ; la réalité qui ne se paye pas de mots lui inflige le démenti de la vérité. On a maintenant des Zones Prioritaires de Sécurisation dans l’insécurité…
On peut acter les échecs de l’ancienne majorité dans la lutte contre le terrorisme. L’affaire Merah en est l’illustration sanglante. A-t-on le droit, pour autant, de lui reprocher d’avoir organisé le retour du terrorisme ?
Le ministre de l’augmentation statistique de l’insécurité, une fois de plus, une fois de trop, a utilisé la technique dite de « l’extension des notions » qui consiste, selon Perelman dans son traité de l’argumentation à « étendre le champ du terme péjoratif, comme fasciste, pour y englober certains adversaires ». Vieille méthode stalinienne ! Les dirigeants prophylactiques de l’UMP subissent maintenant les insultes rudimentaires qu’ils ont si injustement employées par mimétisme mou contre le Front National.

Aujourd’hui insultés, ils étaient hier les insulteurs dans la démesure, nous fustigeant de toutes les lanières de la langue de bois. Au piège des mots : nauséabond, fasciste, raciste, xénophobe, valeurs, ils se sont laissé prendre comme des furets aux yeux rouges, couleur d’un drapeau qui n’est pas le leur. Maintenant, les voilà complices du terrorisme… Ils n’ont été compères que des peurs parisiennes du qu’en-dira-t-on de la bien-pensance quarantenaire.
Les regrets de Valls, éternel témoin de mariage avec sa cravate couleur crème, n’expriment que l’usure d’une dialectique de l’anathème.

La France a besoin de courage face au peloton d’exécution des mots. Amis ou adversaires de l’UMP, décomplexez-vous une fois pour toutes, ni sur le divan de la diva Copé qui s’illustra chevaleresquement en ne serrant pas la main de Marion, ni sur le canapé soporifique du mortifère Fillon.
Essayez de mesurer la haine judiciaire, journalistique, politique, dont vous nous avez frappés, ce qui demeurera notre honneur. Aujourd’hui, c’est à votre tour, mais nous, nous ne sommes pas d’accord !
Il faut lutter contre le terrorisme des mots pour n’être point accusé de complice du terrorisme.

Gilbert Collard, député du Gard, secrétaire général du RBM

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