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6 novembre 2012

Info Post
Imprimer/Print Friendly and PDF Jacques Sapir  est un économiste français.
Il a enseigné à l'université de Paris-X Nanterre, puis il est devenu directeur d'études à l'EHESS en 1996, après y être entré comme maître de conférences en 1990. Il dirige depuis 1996 le Centre d'études des modes d'industrialisation (CEMI-EHESS) ; il a été le responsable de la formation doctorale « Recherches comparatives sur le développement » de 1996 à 2006. C'est un expert des problèmes de l'économie russe et des questions stratégiques, mais aussi un théoricien de l'économie qui s'est fait un nom sur des positions hétérodoxes très marquées sur plusieurs sujets et un engagement politique à la gauche de la gauche.
Il a pris publiquement position pour la "démondialisation" et s'interroge aujourd'hui sur le futur de la zone Euro et l'éventuelle nécessité pour la France de sortir de l'Euro.

Le coût d’une sortie de l’Euro

La question du coût d’une sortie de l’Euro, qu’elle soit individuelle ou concertée (scénario de la dissolution) est dorénavant posée. Le coût de sortie doit par ailleurs être comparé au coût du maintien dans la zone Euro, ainsi qu’aux avantages potentiels du retour à une flexibilité des taux de change.
Le coût du maintien dans l’Euro a été traité à de multiples reprises. Il est extrêmement élevé tant en termes de coûts directs (les différentes contributions aux différents fonds de soutien, FESF ou MES, que la France a faites et qui se montent de 15 à plus de 40 milliards d’euros) qu’en termes de coûts indirects en raison de la hausse du chômage engendrée par l’Euro1 . Les 800 000 chômeurs supplémentaires (à la date de juin 2012) qui sont induits par l’Euro coûtent approximativement 6,4 milliards d’euros par an en aides directs et induisent des coûts indirects de l’ordre de 4 milliards annuels supplémentaires. Les 500 000 chômeurs que nous sommes en train d’accumuler (de juin 2012 à juin 2013) nous coûteront au moins 6 milliards de plus au total, ce qui devrait situer à 16 milliards d’euros annuels le coût total du chômage liés à l’Euro.Par ailleurs, l’Euro provoquant un écart de 1,5% au minimum entre notre croissance factuelle et la croissance potentielle, et compte tenu du taux des prélèvements fiscaux, ce sont 13 milliards d’euros qu’il faut prélever tous les ans pour combler la part du déficit budgétaire lié à l’absence de croissance provoquée par l’Euro2. Enfin, nous avons les « niches fiscales », dont une partie (à hauteur de 50 milliards) est liée à l’absence de compétitivité induite par l’Euro. En admettant que seule la moitié de la somme indiquée puisse être récupérée en cas de dévaluation, cela porte à 25 milliards le coût de ces niches qui pourrait être récupéré si nous pouvions dévaluer.
Le total est impressionnant. En juin 2012, ce total des coûts indirects se montait à 48 milliards d’Euros (annuels) et il devrait atteindre les 54 milliards en juin 2013. Encore faut-il rappeler que ceci n’inclut pas l’argent injecté, soit directement soit comme garantie mais dans tous les cas à fonds perdus, dans le FESF ou le MES. C’est donc à cette somme d’au moins 48 milliards par an (soit 2,4% du PIB) qu’il faudrait, en toute logique comparer le coût d’une sortie de la zone Euro. Nous devrions y ajouter de 15 à 40 milliards de pertes engendrés par le FESF et le MES. On le constate, ces sommes sont très loin d’être négligeables.

I. Quels scénarii pour une sortie de l’Euro  

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Sur le sujet :

Au fil des jours, la question posée par certains politiques et de nombreux économistes devient de plus en plus cruciale : « Faut-il sortir de l’Europe ? ». Jacques Sapir, économiste, directeur d’études à l’École des hautes études en sciences sociales et à l’Université de Moscou, auteur de nombreux ouvrages qui font école, en a fait le titre de son dernier livre paru en janvier dernier aux éditions du Seuil.
Les experts s’accordent pour reconnaître que la monnaie unique se révèle aujourd’hui un piège dangereux, néanmoins très peu disent avec conviction ce qu’il en sera pour les pays concernés si la zone euro, dont on dévoile les défauts structurels, devait disparaître.
Michel Leblay, économiste connu de nos lecteurs par ses articles mis en ligne sur le site de Polémia, vient de lui remettre une synthèse fort documentée du livre de Jacques Sapir. C’est un véritable cours d’économie et d’histoire financière européennes. Nous la soumettons à leur appréciation. Ils trouveront le texte dans son intégralité en version PDF, en cliquant en fin d’article.
A lire sur Polémia

Relayé par Vos Tribunes à la Une
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