On dit de lui qu'il fait une "bonne campagne" ; en trois jours, il avait attiré 20 000 participants : il fait son "Mélenshow".
Cet ancien soixante-huitard, titulaire d'une licence de philosophie, sait manier les bons mots, souvent de mauvais goût en fonction de l'actualité ou de son adversaire. Il tape sur tout ce qui bouge dans cette présidentielle, ayant pour meilleure cible le Front National, avec la rigueur d'un métronome et quasi quotidienne démontrant une profonde angoisse -qui nécessiterait une analyse psychologique- qu'il a su transmettre à son "public".
Cependant, ce vieux briscard de la politique utilise toutes les ficelles pour tenir ses "supporters" éveillés par l'instrumentalisation de la haine véhiculée dans ses discours envers Nicolas Sarkozy et Marine Le pen ainsi que leurs électeurs.
Le Candidat à la présidentielle, qui avait prôné le non au référendum sur la Constitution européenne en 2005, persiste dans cette voie et propose "de désobéir au traité de Lisbonne" :
«Nous nous engagerons dans la mise en chantier d’un nouveau traité qui serait adopté en France par référendum […] Sans attendre cette échéance, nous agirons pour développer des politiques européennes nouvelles, libérées de l’emprise des marchés financiers […] Notre désobéissance fera tache d’huile dans l’Union et dans la zone euro. […] Nous agirons pour le réaménagement négocié des dettes publiques, l’échelonnement des remboursements, la baisse des taux d’intérêts les concernant et leur annulation partielle. Nous exigerons des moratoires et des audits sous contrôle citoyen. La France proposera une refonte des missions et des statuts de la BCE.»Malheureusement, ce pourfendeur de l'austérité européenne n'exprime pas sa vision de l'Europe sur le long terme, il est donc difficile de connaître l'impact des réformes envisagées avec un chiffrage précis des retombées économiques pour la France et la communauté européenne.
Le paradoxe de cet ancien ministre de Lionel Jospin (de 2000 à 2002) est qu'il a entamé un mandat de député européen le 14 juillet 2009, pensant probablement qu'il veut mieux combattre "l'ennemie" de l'intérieur .
Le but inavoué de ce candidat serait d'engranger le maximum de voix au premier tour de l'élection pour peser sur les décisions de François Hollande, le "capitaine de pédalo", pour lequel il appellera à voter au second...
Si le socialiste est élu, le candidat du Parti de Gauche pourra briguer quelques maroquins pour lui-même et certains de ses amis fidèles, ses alliés communistes ayant déjà négocié des postes avec les PS pour les législatives.
La question qui se pose est de savoir comment un député européen voulant rénover l'Europe peut soutenir un autre candidat qui ne souhaite qu'améliorer le dernier traité signé.
Le Mélenshow, devenu un Mélencirque, amuse tous les anti-Europe sans savoir vraiment où ils seront emmenés ensuite.
Les anti-système, les anti-finance, les anti-Sarkozy, les anti-Fhaine se rejoignent dans l'élan que suscite Jean-Mélenchon mais sans espoir d'avenir chiffré, quantifié. Le vote Mélenchon serait-il celui du désespoir ?
Combien coûtent les Mélencirques alors que le Robin des Bois maquillé pour l'occasion laisse les sans-abris dans leur condition, les déclarations fracassantes n'ayant vocation qu'à leur réchauffer le coeur et rassurer son électorat sur son "humanisme"?
Pourquoi des Melenshows alors que l'on connait par avance son intention d'appeler à voter Hollande ?
Ne voyant pas se dérouler un méga-cirque médiatico-politique devant leurs yeux, ces futurs électeurs ne seraient-ils pas instrumentalisés pour un seul homme qui se serait perdu dans les méandres de la politique avec amertume ?